Simone
Tassimot,
interprète

   

 

     
   

Serge Gainsbourg
"Pour mon album Gainsbourg, quelles chansons choisir ? Ce fut un véritable dilemme. Le piano-voix me limitant, j'ai dû en éliminer beaucoup. "Initials BB", par exemple, une chanson très belle mais trop réductrice pour seulement un piano... et tant d'autres... Gainsbarre ? Pas vraiment, mais Gainsbourg, oui ! Jusqu'à ... L'Homme à la tête de chou, peut-être. Melody Nelson, c'est sublime. Mais ce qui m'a le plus inspirée, ce sont les années 1958-1968, son talent de poète à jongler avec les mots, à jouer avec les rythmes et les sons qu'il a su emprunter à d'autres cultures...
Il a aussi écrit du « sur mesure » pour des chanteuses très différentes. Pour l'interprète que je suis, c'est un "exercice" très jouissif de passer ainsi d'une chanson à l'autre, de traverser des univers aussi contrastés que "La Cavaleuse", "Les Bleus", ou "Les Nanas au paradis"...
J’ai rencontré Gainsbourg lorsque je travaillais à L'Evénement du jeudi. Il avait été invité comme rédacteur en chef, j'étais responsable de la photo et nous avons bossé ensemble pendant quelques jours ! Sur ma page MySpace il y a une photo où l'on me voit lui montrant une diapo... Je ne chantais pas encore à l'époque, du moins pas professionnellement, mais j'ai le bonheur de l'avoir côtoyé. J'ai choisi de chanter Gainsbourg et cela n'a rien de surprenant, son univers n'est pas si éloigné de ma culture chansonnière... Il aimait la chanson réaliste... Il a d'ailleurs repris "Mon légionnaire"...
Sur Internet, dans une vidéo, le beau Serge raconte que, petit enfant, en se promenant avec son père, rue Chaptal, ils avaient rencontré Fréhel. Ils étaient entrés tous les trois au bistrot boire un verre. "Elle était au vin rouge et moi à la grenadine." Et Gainsbourg de fredonner une chanson triste de Fréhel."
Gainsblues.
"Pourquoi Gainsblues ? Pour le plaisir de faire un jeu de mots mais aussi pour chanter le blues... Mon pianiste, Jérôme Destours, est un improvisateur. Il vient du monde du jazz. Il est très talentueux. C'est un bonheur de travailler avec lui. Ce sont ses arrangements qui donnent cette couleur bluesy à mon disque. Un fil rouge ? J’ai choisi des musiques qui swinguent pour le plaisir de me frotter au jazz ("Ce mortel ennui", "Il n'y a plus d'abonnés au numéro que vous avez demandé") et au latino ("Ces petits riens"). J’ai à peu près tout écouté, lu ses intégrales et j'ai trouvé des petits bijoux assez peu connus.
Parmi mes préférées, il y a "Les Bleus", "Les Amours perdues", "Dépression au-dessus du jardin", "Les Nanas au paradis" et "Exercice en forme de Z", un "exercice de style" redoutable pour la diction...
Cela fait plus de cinq ans maintenant que je chante Gainsbourg. J'ai produit mon CD moi-même (crise du disque oblige !). La pochette est belle (Dany Bliss, photos et cover). Je suis contente de l'avoir fait."
Propos recueillis par Raoul Bellaïche, Je Chante ! Magazine, deuxième et troisième trimestre 2009

   

 

   

 

    (...) Nouvelle pierre, et déjà angulaire, de la maison Gainsbourg, qui, malgré la multitude, la diversité et parfois le génie de ses interprètes, n'avait jamais été servi aussi près de sa vérité rêvée, de ses racines cachées, en un mot de ses fondations, par une interprète qui elle-même de son côté, exauçant et rejoignant l'arrière-pays de Gainsbourg, rejoint ses propres terres inaccessibles.
Jérôme Reybaud, lalalala.org, juin 2009
     
     
    (...) L'accompagnement spartiate (du pianiste Jérôme Destours) rappelle la période rive-gauche de Gainsbourg tout en soulignant la beauté de son écriture, l'élégance du style, dans les musiques comme dans les textes. Un véritable hommage.
Jean-William Thoury, Jukebox, juin 2009
   

 

   

 

    (...) Le Gainsbourg de Tassimot cultive son côté bluesy, très teinté cabaret, d'un classicisme suranné, distancié, distancé. Mais autrement raffiné, loin du Gainsbarre. Un à la tête de chou qu'elle effeuille tendrement, presque amoureusement.
Michel Kemper, Chorus, n° 68, été 2009
     
     
    (...) Simone Tassimot a un art de la narration qui n'appartient qu'à elle. (...) Elle nous raconte un Gainsbourg aux deux visages. Le rythme est résolument jazz, mais le ton étrangement grave. Même les chansons les plus légères (...) deviennent avec l'art de la chanteuse le sourire du convalescent faisant un pied de nez au désespoir. (...) Reprendre une chanson pour elle, ce n'est pas tout de suite réinterpréter. C'est d'abord faire entendre les mots, prononcer les phrases comme si elles étaient restées intactes. (...)
Florence Chapiro et Aurélien Hupé, lalalala.org, juillet 2008
   

 

     
    Il en est de certaines chanteuses comme des bancs publics. Elles appartiennent à notre paysage urbain. Et on ne s'en lasse jamais. Car on y aima beaucoup. Prenez la Tassimot, surnommée la grande Simone par son club d'aficionados énamourés des grands boulevards à la petite ceinture. On ne la voit jamais à la télévision, on ne l'entend guère à la radio. Peu importe. Elle est l'Arlette Laguillier de la ritournelle. La Rosa Luxembourg du refrain. Derrière ses lunettes noires il y a des drapeaux rouges. Aujourd'hui, elle chante Gainsbourg et d'un seul coup elle est la "Javanaise" de la révolution.
Yann Plougastel, Le Monde, juin 2008
     
     
   

Cette femme est une exception. (…) Consciencieusement, elle revisite le répertoire classique de la chanson française. (…) Aujourd’hui, après Ferré, Brecht, Baudrillard, Prévert ou Aragon, c’est sur Serge Gainsbourg que la dame a jeté son dévolu. Pour souligner le côté blues de l’homme à la tête de chou.
Sophie Delassein, Le Nouvel Observateur, 2007

   

 

   

 

   

"Mademoiselle Simone chante le blues"
Ne croyez pas que Simone Tassimot ait décidé de chanter quelques refrains du beau Serge parce que les hommages se ramassent à la pelle… Non. La Fréhel des temps nouveaux, qui, après une première carrière forte en gueule dans la presse, a décidé de pousser la goualante sur des scènes de fortune et d’infortune, interprète Gainsbourg depuis toujours. Mais en y mettant des accents blues que Billie Holiday ne renierait pas.
Yann Plougastel, Le Monde 2, avril 2006

   

 

   
   
(…) Simone Tassimot (…) rend toute sa force à la poésie de la rue, où les regrets du poète "se valsent musette dans les caboulots"… sans toutefois verser dans le populo de convention. Car elle maîtrise sa gouaille pour ne laisser passer que les mots et leur musique. Chaque titre est revisité par ce phrasé à la fois extrêmement doux et rugueux. Et lorsque soudain nous sommes sous le choc au détour d’une intonation (incroyables "Amours perdues"), la douceur du timbre libère toutes les émotions jusque-là retenues par une âpreté vocale merveilleuse. (…) Avec "Baby Alone in Babylone", tout se passe comme si, en transitant par le gosier si typiquement français, pour ne pas dire parisien, de Simone Tassimot, l’éclat mortifère des avenues de Los Angeles brillait avec plus de force encore – la force même de la distance.
Didier Dahon, lalalala.org, avril 2006
   
   
   

Elle a commencé au clavier, elle a fini par chanter. Mais le clavier sur lequel Simone Tassimot pianotait n’émettait pas des notes, mais sortait du texte au kilomètre. (…)
Militante rouge, casquette de gavroche vissée sur ses boucles brunes, cigarette roulée au bec et air canaille, elle en fait voir de toutes les couleurs à ses patrons. Même lorsque le patron en question fut Jean-François Kahn avec qui elle croisa le fer pour la première fois au Quotidien de Paris en déclanchant une grève surprise. Pourtant, lorsque Philippe Tesson mit la clé sous la porte, JFK embaucha Simone Tassimot aux Nouvelles littéraires avant de l’embarquer dans l’aventure de L’Evénement du Jeudi. (…)
La technique changeant, les rétines usées par les écrans, l’employée rebelle troque le clavier pour la photo, devient chef icono, se lasse des journaux, tourne la page et, à 50 piges, décide de monter sur scène. Elle débute dans la chanson réaliste, enregistre un album au Loup du Faubourg, prend des cours de théâtre, fait de la commedia dell’arte, organise des lectures dans les bibliothèques, exécute des montages poétiques, abandonne la gouaille pour Gainsbourg. Elle a trouvé sa voix et après une tournée dans les ex-pays de l’Est, revient à Paris donner à La Fenêtre, quatre soirs durant, un grand spectacle. Son timbre colle le blues, son rythme swingue, cette petite femme-là est épatante. Ce printemps, Simone interprète Serge, mais elle n’a pas dit son dernier mot. Tombé sous son charme, Jean-Marie Sénia, compositeur de renommée internationale, va écrire des chansons rien que pour elle. (…) Après avoir ressuscité vibrato Fréhel, Damia, Marianne Oswald, Germaine Montero, elle chantera piano du vrai Tassimot.
Anna Alter, Marianne, mars 2006

   

 

   
   

(…) Petite sœur de Damia, cousine de Germaine Montero et fille spirituelle de Marianne Oswald (à qui elle ressemble tant), elle a commencé par chanter Carco et Prévert, Mac Orlan et Caussimon, de-ci delà, dans les cabarets de Saint-Germain-des-Près. Puis il y eut son premier disque, Chansons, au Loup du Faubourg, avec des titres comme "La Mort me hante" de la regretté Colette Magny, "Miss Otis Regrets", adaptation d’un morceau de Cole Porter ou "L’Aquaboniste" de Gainsbourg. Une sacrée claque. La Tassimot, mâtin, quel talent, rejoignait ainsi le Panthéon de nos mélodies secrètes. Surtout lorsqu’elle chante a capella "Le Temps des cerises".
Yann Plougastel, Paris-Obs, 2004

   

 

   

 

   
"Révélation. Enfin une vraie chanteuse à la française"
Laissez tomber la Star Academy, écoutez plutôt Simone Tassimot ! Sa Star Academy à elle, ce fut la vie. (…) Après s’être usé les yeux devant des écrans d’ordinateur – elle a travaillé dans la presse, notamment à L’Evénement du jeudi,- elle a sauté le pas pour embrasser une carrière comme on étreint un amant de passage, sans savoir de quoi demain serait fait. (…) Ce premier album, Chansons, est l’occasion de découvrir son envie gourmande, généreuse d’interpréter des histoires écrites par les autres. C’est si rare de nos jours, une chanteuse qui considère sa voix comme un instrument à moduler, à nuancer et non comme un mégaphone, qu’il faut goûter ce plaisir des sens. (…) Simone Tassimot est une humble artisane de la chanson qui creuse son sillon dans la nostalgie des faubourgs, raconte les amours tragiques qui s’étiolent sous les soufflets d’un accordéon. (…)
Olivier Maison, Marianne, 2003
   

 

   

 

   

"La gouaille de Simone"
(…) « J’ai changé de vie à 50 ans », lance « le merle moqueur », fier et étonné d’avoir osé. (…) Admiratrice de Germaine Montero qui lui communique l’envie de chanter, folle de Marianne Oswald, à laquelle elle s’identifie, Simone Tassimot a cette gouaille populaire qui sied au répertoire qu’elle s’est choisi. (…) Simone Tassimot s’est fait tailler quelques titres sur mesure. Surtout, elle reprend joliment et a capella "Le Temps des cerises". Bref un florilège de ces ritournelles qui l’ont accompagnée tout au long de sa drôle de vie.
Sophie Delassein, Le Nouvel Observateur, 2003

   

 

   

 

   

(…) Car Simone Tassimot, c’est d’abord une voix. (…) D’une diction parfaite (…) elle caresse les mots et donne une seconde jeunesse à des titres comme "La Foule", "L’Aquaboniste" ou "Le Temps des cerises". (…)
J. M. Paty, L’Express, 2003

   

 

   

 

   

(…) Une voix qui a sculpté sa maturité dans les cabarets et célèbre le bonheur d’interpréter la noblesse du patrimoine, Caussimon, Gainsbourg. Le Temps des cerises. Leçon.
Télérama, 2003

   

 

   

 

   

"La voix de Simone Tassimot"
Talent singulier qui a fait ses classes sur scène, Simone Tassimot poursuit une carrière tout à fait remarquable qui l’a conduite à enregistrer son premier album intitulé tout simplement Chansons. (…) On trouve interprétés d’une voix de velours les titres "Le Temps des cerises", "Milord", "La Foule", qui sont désormais des classiques. Mais aussi des créations telles que "Lisbonne Mélodie", magnifique hommage aux rivages sudistes.
Jean-René Barland, La Provence, 2003

   

 

   

 

   

Elle chante comme on se noie. Dans tous les ports, par tous les pores, la voix de Simone Tassimot roule des tempêtes. Son vibrato ressuscite les grandes tragédiennes de la chanson : Fréhel, Damia ou Germaine Montero. Elle prête son émotion aux poètes de la chimère : Mac Orlan, Carco, Caussimon...
La fille des bars, voleuse d'étoiles et détrousseuse de continents, pasionaria de tous les forçats de l'espoir, a du coeur, de la tête et des tripes pour tous ceux qui chipotent sur les grands sentiments.
Cette nouvelle "Mme Sans-Gêne" de la rengaine choisit des textes de grand vent à l'humour décalé, Jacques Prévert ou Fassbinder.
De l'iconographie (elle fut pionnière de ce service à L'Evénement du Jeudi) à la scénographie, tout est question d'épreuves. L'émotion mise à nu, Simone Tassimot esquive les écueils. Avec détermination, elle arpente les fortifs de la nostalgie. Cela doit s'appeler la maturité.
Patrice Delbourg, Marianne, 22 au 28 mai 2000